La situation des réserves en eau des barrages tunisiens est alarmante, selon Abdelhamid Mnajja, directeur général du génie rural et de l’exploitation des eaux au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

Lors d’une conférence de presse tenue samedi, Mnajja a révélé que, jusqu’au 13 juillet, les réserves en eau des barrages atteignaient 664,3 millions de m³, soit une baisse de 175 millions de m³ par rapport à l’année précédente et une diminution de 255 millions de m³ par rapport à la moyenne des trois dernières années. Le taux de remplissage actuel est de 28,30%.

Les apports en eau aux barrages cette saison se sont élevés à 647 millions de m³, enregistrant une baisse de 30 millions de m³ par rapport à l’année dernière. Mnajja a qualifié la situation de « critique », soulignant que des barrages importants dans le nord du pays, notamment ceux de Sejnane et de Zayatin, sont à des niveaux préoccupants. Les barrages du centre (Nabhana) et du Cap Bon sont également en déficit, nécessitant des transferts d’eau pour compenser les manques.

Face à cette crise, Mnajja a insisté sur la nécessité de rationnaliser la consommation d’eau et de maîtriser la demande. Il a appelé à l’utilisation de robinets économiques, à l’audit des consommations dans les secteurs touristique et industriel, et à l’adoption de solutions alternatives telles que l’utilisation des eaux usées traitées.

Pour le secteur agricole, Mnajja a exhorté les agriculteurs à adopter des cultures moins consommatrices d’eau et à valoriser les eaux usées traitées, ainsi qu’à utiliser les eaux souterraines saumâtres après dessalement.

Concernant l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain, Mnajja a annoncé que 33 puits profonds ont été creusés, dont 17 déjà raccordés aux canaux de distribution. La station de dessalement d’Ezzarat, dans le gouvernorat de Gabès, est opérationnelle avec une capacité de production journalière de 50 000 m³. Les travaux pour la station de dessalement de Sfax, qui fournira 100 000 m³ par jour, seront achevés à la fin de juillet.

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En milieu rural, 14 projets ciblant 31 000 habitants sont désormais en exploitation. Les dettes des Groupements de Développement Agricoles (GDA) auprès de la STEG, s’élevant à 13,2 millions de dinars, ont été réglées. Mnajja a également annoncé la formation d’une équipe de travail centrale au ministère de l’Intérieur et des comités régionaux pour prévenir et gérer les coupures d’eau. Un système de suivi instantané des perturbations de distribution d’eau est également en place.

En réponse aux forages anarchiques, Mnajja a révélé que 38 infractions ont été relevées depuis juin, signalant une volonté claire de renforcer la lutte contre ce phénomène.

La situation critique des réserves d’eau en Tunisie nécessite des actions immédiates et concertées. La mobilisation de toutes les parties prenantes, tant publiques que privées, est essentielle pour garantir une gestion durable et efficace des ressources hydrauliques du pays.