À la fin de février 2025, la balance commerciale alimentaire tunisienne enregistre un excédent de 390,2 millions de dinars (MD), une nette baisse par rapport à l’excédent de 875,5 MD enregistré à la même période en 2024, selon les données de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI). Ce recul met en lumière les défis auxquels le secteur agroalimentaire tunisien est confronté.

Des chiffres qui interrogent avec des exportations en baisse et des importations sous surveillance

Le taux de couverture des importations alimentaires par les exportations s’établit à 129,8 % en février 2025, en nette baisse par rapport au 174,1 % atteint un an plus tôt. Cette régression s’explique par une diminution des exportations de 17,5 %, tandis que les importations, elles, ont augmenté de 10,6 %.

Parmi les produits affectés, l’huile d’olive connaît une chute importante. Les volumes exportés ont diminué de 23,9 %, tandis que son prix moyen à l’exportation s’effondre à 12,42 DT/kg, soit une baisse de 54,7 % par rapport à 2024. Les exportations de dattes et de produits de la pêche enregistrent également des baisses respectives de 14,6 % et 38,3 %, accentuant la pression sur la balance commerciale.

Du côté des importations, les céréales ont marqué une augmentation notable de 5,8 %, reflétant la dépendance croissante de la Tunisie à ces produits stratégiques. Cependant, les importations de sucre et d’huiles végétales ont fortement reculé, avec des baisses respectives de 58,7 % et 58,3 %. Les prix à l’importation des céréales présentent une évolution contrastée : une baisse de 19 % pour le blé dur et de 3,4 % pour le blé tendre, tandis qu’une hausse de 7,4 % pour l’orge et de 6,7 % pour le maïs est observée.

Un signal d’alerte pour le secteur. Vers une stratégie de relance ?

Ces données soulignent une double problématique : la chute des exportations, notamment de produits phares comme l’huile d’olive, et l’augmentation des importations de certains produits alimentaires essentiels. Ce contexte met en lumière les fragilités du secteur agroalimentaire tunisien face aux fluctuations des marchés internationaux et aux défis structurels.

Le recul de la balance commerciale alimentaire appelle à une réflexion profonde sur la compétitivité du secteur agricole tunisien. Renforcer la qualité des produits destinés à l’export, diversifier les marchés et soutenir les filières agricoles stratégiques pourraient constituer des axes prioritaires pour inverser cette tendance.

En attendant, ces chiffres lancent un signal clair à tous les acteurs du secteur : une mobilisation urgente est nécessaire pour stabiliser et renforcer la performance de la Tunisie sur le marché agroalimentaire mondial.

Avec TAP