Les investissements publics réalisés dans les régions tunisiennes sont freinées.
Les investissements publics réalisés dans les régions, entre 2016 et 2020 ont atteint environ 15 094, 025 millions de dinars (MD) sur 28 165,144 MD programmés pour cette période, soit un taux de réalisation de 54%, indique un rapport sur la Répartition Régionale de l’Investissement qui vient d’être publié par le ministère des Finances, expliquant ce faible taux par rapport à une période de 4 ans, à l’inflexibilité de la gestion, la faiblesse des moyens et la lenteur de l’ARP.
Les investissements privés réalisés dans les régions durant la même période (2016-2020) ont été de l’ordre de 32 832, 478 MD sur des investissements programmés de 45 120,527 MD, soit un taux de réalisation de 73%, selon la même source.
Le rapport met l’accent sur les obstacles qui entravent la réalisation des projets publics et privés à l’échelle régionale.
« l’expansion urbaine anarchique au détriment des terres agricoles »
Il s’agit notamment, de l’insuffisance des allocations allouées pour certains projets, en raison d’une mauvaise évaluation dès le départ, ou d’une montée des prix des matières premières, la complexité des procédures de conclusion des dossiers de financement pour les projets financés dans le cadre de la coopération internationale, la lenteur prise pour l’adoption des conventions de financement par l’ARP ainsi que pour la création des unités de gestion par objectifs pour la réalisation des projets et le manque de préparation pour certains projets.
Parmi les obstacles, le rapport cite également, l’inflexibilité de la gestion budgétaire par objectifs qui entrave le transfert des allocations des projets bloqués vers les projets nécessitant des allocations supplémentaires, les problèmes fonciers qui ont été derrière le report ou l’annulation de plusieurs projets, le faible taux d’encadrement et le manque de moyens humains et logistiques dans les différentes institutions publiques et l’expansion urbaine anarchique au détriment des terres agricoles.
le rapport a recommandé de numériser les biens domaniaux agricoles
Le rapport épingle aussi l’absence de zones industrielles aménagées au niveau régional, les difficultés d’accès au financement, le non développement de filières capables de valoriser les avantages comparatifs, de créer la valeur ajoutée et les postes d’emploi et de booster l’exportation, et les défaillances des chaines de valeur (approvisionnement, production, transformation, conditionnement, transport, exportation, commercialisation…).
Pour ce qui du foncier, le rapport a recommandé de numériser les biens domaniaux agricoles et non agricoles pour faciliter la recherche du foncier nécessaire à la réalisation des projets publics, de mettre en place des plans régionaux pour remédier au manque du foncier dédié à l’investissement dans les régions et de prévoir les approches légales nécessaires à la résolution des conflits fonciers et au déblocage des situations foncières compliquées.