Le taux de remplissage des barrages en Tunisie a atteint 32% au 30 janvier 2025, a annoncé Abdelhamid Mnaja, PDG de la SONEDE, lors d’une conférence de presse organisée par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Selon lui, les dernières précipitations ont permis d’améliorer légèrement le niveau des réserves en eau du pays, bien que la situation reste fragile.
Depuis le début de la saison des pluies, les apports globaux aux barrages se sont élevés à 755 millions de mètres cubes (m³), contre 768 millions de m³ à la même période en 2024. Ces volumes se répartissent comme suit : 694 millions de m³ pour les barrages du nord, 50 millions de m³ pour ceux du centre et 11 millions de m³ pour les barrages du Cap Bon.
Des mesures pour pallier le manque d’eau
Face aux tensions persistantes sur la ressource hydrique, la SONEDE met en place plusieurs actions pour atténuer le déficit en eau. L’une des priorités est l’accélération des travaux de la station de dessalement de Sousse, dont la capacité de production atteindra 50 000 m³ par jour. Par ailleurs, la société renforce le transfert des eaux vers les régions du Sahel depuis le barrage de Nebhana (Kairouan) et développe de nouveaux forages dans plusieurs gouvernorats tels que le Kef, Siliana, Médenine, Tataouine et Tozeur.
En parallèle, un programme de lutte contre les prélèvements illégaux a été mis en place. Une cellule active 24h/24 et 7j/7 a déjà engagé 1 041 procès, saisi 269 machines de forage et ordonné le remblayage de 186 puits illégaux, dont 11 ont déjà été comblés. De plus, 2 342 raccordements anarchiques à des groupements hydrauliques ont été supprimés, tandis que 1 698 infractions pour vol d’eau et 480 infractions liées à l’irrigation illicite de propriétés agricoles ont été constatées.
Malgré ces efforts, la gestion de la ressource hydrique demeure un enjeu stratégique pour la Tunisie, qui doit composer avec une pluviométrie irrégulière et une demande en eau en constante augmentation.