La Tunisie fait face à une situation préoccupante concernant ses ressources hydriques, avec un taux de remplissage des barrages qui atteint seulement 36 % au début du mois d’avril 2025. Ce chiffre, bien qu’en légère amélioration par rapport aux mois précédents, reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants en eau potable et en irrigation.
Une répartition régionale contrastée
Selon les données de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), la répartition du taux de remplissage varie considérablement selon les régions. Les barrages situés dans le nord du pays affichent un taux de remplissage de 41,5 %, tandis que ceux du centre atteignent seulement 13,8 %. Dans la région du Cap Bon, le taux est légèrement supérieur, à 34,2 %. Ces disparités reflètent les différences climatiques et géographiques qui influencent la collecte des eaux de pluie.
Les causes de la crise hydrique
La Tunisie connaît une série d’années de sécheresse qui ont considérablement réduit les précipitations, affectant directement le niveau des barrages. En novembre 2024, le taux de remplissage avait chuté à un niveau alarmant de 19,6 %, marquant un record historique. Bien que les récentes pluies aient permis une légère amélioration, la situation reste fragile. Les experts soulignent également l’impact du changement climatique, qui déplace les zones de précipitations vers le sud, alors que la majorité des barrages se trouvent dans le nord.
Conséquences et défis
Avec des réserves d’eau estimées à 704,17 millions de m³, soit une baisse de 53,41 % par rapport à la moyenne saisonnière, la Tunisie est confrontée à un stress hydrique croissant. Cette pénurie affecte non seulement l’approvisionnement en eau potable, mais aussi l’irrigation des cultures stratégiques, comme les céréales et les arbres fruitiers. Les réseaux de distribution vétustes et les dettes des groupements d’eau aggravent la situation.
Solutions envisagées
Lors d’un séminaire régional à Jendouba, Hammadi Habaieb, secrétaire d’État chargé des Ressources hydrauliques, a appelé à une rationalisation de la consommation d’eau et à une priorité donnée aux besoins essentiels. Les experts recommandent également des investissements dans les infrastructures de stockage et de distribution, ainsi que la mise en œuvre de réformes pour une gestion plus efficace des ressources hydriques.
La crise actuelle des barrages en Tunisie est un signal d’alarme pour les autorités et les citoyens. Une action concertée est nécessaire pour garantir la sécurité hydrique du pays et prévenir une aggravation de la situation.