Le siège de l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) à la cité El Khadra, Tunis, a accueilli, jeudi 27 février, la première édition du « Marché de l’agriculteur », une initiative inédite visant à offrir aux consommateurs un accès direct aux produits locaux. Organisé à l’occasion du mois de Ramadan, cet événement se poursuivra jusqu’au lundi 3 mars 2025.
Dès son ouverture, le marché a connu une affluence modérée, marquée par une participation encore incomplète des agriculteurs-exposants. Les prix affichés se veulent attractifs, inférieurs à ceux pratiqués sur les autres marchés, tandis que l’offre de produits reste modeste en ce début d’expérience.
Un début encourageant pour une expérience pilote
Selon Anouar Harathi, membre du Bureau exécutif national de l’UTAP en charge du commerce intérieur et maghrébin ainsi que de la commercialisation, cette première édition regroupe 38 agriculteurs qui se relaieront tout au long de l’événement. « Plusieurs produits sont disponibles à l’instar des dattes, de l’huile d’olive, des épices, des fruits, des dérivés de céréales, des poissons et des volailles. Les légumes seront quant à eux accessibles à partir de vendredi », a-t-il précisé.
Au-delà de cet essai, l’UTAP ambitionne de pérenniser et développer ce marché à travers tout le territoire national. Cette expansion se fera en collaboration avec le projet italien MAMI, qui soutient le renforcement des capacités des associations et organisations agricoles dans la gestion de ces marchés. « Nous souhaitons étendre cette initiative à toute l’année afin de favoriser une commercialisation directe des produits agricoles comme les dattes, l’huile d’olive, les fruits et les légumes », a-t-il ajouté.
Un modèle à encourager pour le consommateur
Le président de l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC), Amar Dhaya, a rappelé que son organisation milite depuis longtemps pour une meilleure connexion entre producteurs et consommateurs. « Faciliter l’accès à des produits de bonne qualité et à des prix plus avantageux tout en réduisant le rôle des intermédiaires est essentiel », a-t-il expliqué.
L’ODC espère voir cette initiative se multiplier, notamment dans les quartiers populaires, afin d’offrir à un plus grand nombre de citoyens la possibilité de bénéficier de ces circuits courts. Pour y parvenir, une sensibilisation accrue des agriculteurs à l’importance de la vente directe s’avère nécessaire.
Malgré les défis logistiques rencontrés pour mobiliser les producteurs, ce premier « Marché de l’agriculteur » s’annonce comme une expérience précieuse pour affiner l’organisation de futures éditions et démocratiser l’accès aux produits agricoles locaux.