Dans un contexte difficile marqué par des conditions climatiques arides et une pénurie d’eau persistante, l’Usine de Sucre de Jendouba se retrouve confrontée à des défis majeurs. Cependant, loin de baisser les bras, les responsables de l’usine, en collaboration avec les autorités compétentes, ont élaboré un plan de sauvetage ambitieux visant à relancer la culture de la betterave sucrière dans la région, un secteur en sommeil depuis 1999 à Béja et à Jendouba.
Depuis sa reprise d’activité, l’Usine de Sucre de Jendouba s’est avérée être un moteur économique vital pour la région. Elle a généré des centaines d’emplois directs et indirects, intégrant de nombreux petits agriculteurs dans son système de production. Cependant, la conjoncture actuelle a imposé des défis importants.
Les actionnaires de l’usine ont répondu avec détermination face aux difficultés. L’augmentation du capital de l’entreprise a été significative, passant de 30 millions de dinars en novembre 2022 à 42 millions de dinars en novembre 2023, représentant un investissement de 12 millions de dinars l’année dernière. La direction a également fait preuve de responsabilité sociale en augmentant les salaires en 2023 et en s’efforçant de régler toutes les dettes, même avec un certain retard.
L’administration travaille activement à garantir les surfaces nécessaires pour la prochaine saison, visant environ 3 000 hectares dans le nord-ouest, le centre et le sud du pays. L’objectif est de réduire la dépendance de l’usine vis-à-vis des eaux des barrages, assurant ainsi une plus grande résilience face aux conditions climatiques difficiles.
Malgré des licenciements temporaires, imposés par la conjoncture actuelle pour préserver la pérennité de l’usine, la direction reste fermement engagée envers ses travailleurs. En collaboration avec toutes les autorités concernées, la société s’engage à poursuivre le projet.
L’État tunisien a également pris des mesures proactives en lançant une étude pour évaluer l’importance de la culture de la betterave sucrière et définir ses perspectives futures. La Tunisie, selon les experts, devrait viser l’autosuffisance en sucre blanc et encourager le développement de la nutrition animale, en utilisant la pulpe de betteraves pour l’alimentation des vaches laitières.
En plus des avantages économiques, la culture de la betterave enrichit le système agricole en apportant diversité et résilience. Cette diversification est cruciale pour un écosystème agricole sain et durable. Les agriculteurs peuvent améliorer la santé et la productivité de leurs terres tout en réduisant les risques liés à la dépendance à une seule culture, comme le souligne l’étude de l’État sur le sujet.
L’usine a présenté un plan social touchant 15% du personnel, principalement par des départs à la retraite, tandis que 29% du personnel seront en chômage technique avec des réductions de mi-temps et de salaires. Cependant, une lueur d’espoir subsiste, avec 56% des employés qui resteront en activité à plein temps, en particulier ceux impliqués dans l’emballage de sucre pour le compte de l’Office du Commerce de Tunisie (OCT), une activité considérée comme d’intérêt national.
Ainsi, malgré les défis actuels, l’Usine de Sucre de Jendouba semble déterminée à surmonter les obstacles, garantissant la préservation de l’emploi et la pérennité de cette entreprise cruciale pour la région.