Les exportations tunisiennes de fruits en 2025 continuent de traverser une période difficile, freinées par des défis structurels et conjoncturels qui impactent leur compétitivité.
Selon les données de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), les exportations agricoles ont enregistré une baisse globale de 17,5 % vers la fin du mois de février 2025. Cette tendance s’explique notamment par une diminution des volumes de produits phares, tels que les dattes, dont les exportations ont chuté de 14,6 %, et l’huile d’olive, qui a subi une baisse de 23,9 %. La demande mondiale pour certains produits tunisiens reste affectée par des conditions logistiques complexes et des prix peu compétitifs.
Les dattes, pilier traditionnel des exportations tunisiennes, continuent de rencontrer des difficultés, en particulier sur des marchés comme l’Indonésie et l’Inde, où la concurrence est rude. En contre partie, les agrumes, notamment les oranges maltaises, ont offert une note d’espoir, avec plus de 8 000 tonnes exportées cette année, contre 6 300 tonnes en 2024. Cette augmentation est principalement due à une forte demande de la Libye, un partenaire historique pour les fruits tunisiens. Cependant, le recul des exportations vers la France et d’autres pays européens souligne la nécessité de diversifier davantage les débouchés.
Pour relever ces défis, des efforts sont en cours:
La Tunisie cherche à renforcer ses relations commerciales avec des marchés émergents en Afrique subsaharienne, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où les fruits tunisiens commencent à se faire une place. En parallèle, des initiatives visent à développer les exportations vers l’Asie et l’Amérique du Nord, des régions stratégiques offrant de nouvelles opportunités de croissance.
Malgré ces initiatives, la hausse des coûts de production, alimentée par des augmentations des prix de l’énergie et des intrants agricoles, continue de peser sur la compétitivité. La modernisation des infrastructures logistiques, comme les ports de Rades et de Sousse, ainsi que l’amélioration des chaînes de froid, sont des priorités pour le gouvernement. En outre, des campagnes de certification et de mise en conformité avec les normes internationales sont en cours pour permettre aux produits tunisiens d’accéder à des marchés exigeants comme le Canada ou le Japon.
Le chemin reste semé d’embûches pour les exportateurs tunisiens, mais les efforts coordonnés entre acteurs publics et privés pourraient offrir un second souffle à ce secteur vital pour l’économie nationale. La diversification des marchés, associée à des réformes structurelles, sera déterminante pour garantir une reprise durable dans les années à venir.