Les zones arides, qui couvrent une part substantielle de la surface terrestre, sont depuis longtemps un défi majeur pour l’agriculture en raison de la salinité des sols. Cependant, une étude publiée dans le prestigieux magazine Nature s’est penchée sur une approche novatrice pour atténuer ce problème, mettant en lumière l’utilisation de mélanges de cultures pour améliorer la santé des sols et réactiver les activités microbiennes.
L’étude, menée à Laâyoune au Maroc, a été conçue avec des blocs complets randomisés pour évaluer l’effet de différentes approches de culture sur la salinité du sol et les niveaux de flux de CO2-C dans des environnements touchés par la salinité. Les monocultures irriguées de pois graminées et d’orge, ainsi que leurs combinaisons à des ratios de 50-50% et 70-30%, ont été examinées pour comprendre leur impact sur la santé du sol.
La salinité des sols arides est souvent causée par l’accumulation d’éléments solubles tels que les ions Na+ et Cl-, résultant de l’irrigation saline et des faibles précipitations. Cette accumulation peut être dévastatrice pour les plantes, entraînant une dégradation des propriétés du sol, une entrave à l’absorption d’eau et des activités microbiennes altérées.
Les sols salins subissent des changements néfastes, dont la dispersion des particules, le compactage, et une diminution de la disponibilité des nutriments, entravant ainsi la croissance des cultures et la séquestration du carbone dans le sol. Les micro-organismes du sol sont également inhibés, perturbant les cycles du carbone et de l’azote.
L’étude a mis en lumière les avantages des cultures mixtes, en particulier le mélange d’orge et de pois. Les mélanges ont démontré une capacité significative à réduire la salinité des sols tout en maintenant des flux plus élevés de CO2-C, suggérant une amélioration de la santé du sol. Les observations météorologiques ont souligné l’impact positif des mélanges sur les flux de CO2-C, avec le mélange 70-30% de pois et d’orge maintenant les flux les plus élevés.
Ces résultats indiquent que les mélanges de cultures, en particulier le mélange d’orge et de pois, présentent un potentiel considérable pour atténuer la salinité des sols et améliorer les activités microbiennes. L’étude menée à Laâyoune souligne l’importance de l’agronomie dans la lutte contre les effets néfastes de la salinité, offrant ainsi des perspectives prometteuses pour revitaliser la santé des sols dans les environnements arides.
Les prochaines étapes de la recherche pourraient se concentrer sur l’exploration d’autres mélanges de cultures adaptés à ces conditions spécifiques, ouvrant la voie à des pratiques agricoles plus durables et efficaces dans les régions touchées par la salinité des sols. Cette étude s’inscrit dans une quête plus large pour trouver des solutions novatrices aux défis agricoles mondiaux, offrant un nouvel espoir pour la durabilité et la productivité dans des environnements autrefois considérés comme inhospitaliers.