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jeudi 21 novembre 2024
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Analyse : Combien gagne un agriculteur en France ?

Ce mardi, un organisme français, l’Insee a publié un panorama révélateur des réalités économiques des exploitants agricoles en France, mettant en lumière des disparités entre les filières de production. Selon les données issues du recensement agricole 2020 du ministère français de l’Agriculture, croisées avec les données fiscales de la même année pour la France métropolitaine, moins d’un agriculteur sur six (16%) vit en dessous du seuil de pauvreté, soit deux points de plus que pour l’ensemble de la population.

Alors que les manifestations des agriculteurs en France ne faiblissent pas. Sur AgriTunisie.com nous avons voulu savoir quel était le niveau de vie des agriculteurs français, et le selon les chiffres communiqués par l’Insee le niveau médian annuel des exploitants agricoles en 2020 s’élevait à 22.800 euros, légèrement au-dessus de celui de l’ensemble des Français, qui atteignait 22.400 euros. Cependant, derrière ces chiffres globaux, se cachent des disparités significatives.

L’Insee souligne que le niveau de vie des exploitants agricoles varie considérablement selon les filières. Les viticulteurs se retrouvent mieux lotis que les éleveurs bovins, une constatation qui s’inscrit dans un contexte de colère grandissante au sein de la communauté agricole.

En 2020, le niveau de vie médian annuel des exploitants agricoles était de 22.800 euros. Cependant, ce chiffre dissimule des écarts prononcés au sein de la population agricole. Les 10% les plus modestes affichaient un niveau de vie moyen de 10.900 euros, tandis que les 10% les plus aisés atteignaient 44.600 euros.

Le taux de pauvreté des exploitants agricoles, à 16%, dépasse celui de la population générale, établi à 14%. Ce constat dévoile des réalités économiques souvent méconnues dans ce secteur essentiel.

La filière de production apparaît comme un facteur déterminant dans la disparité des revenus agricoles. En 2020, le niveau de vie médian de la filière « bovins viande » s’établissait à 19.500 euros, tandis que celui de la filière viticole atteignait 27.100 euros. Corrélativement, le taux de pauvreté était de 11,5% pour les viticulteurs, mais grimpait à 21,5% pour les producteurs de viande bovine.

Une tendance qui se répercute également dans le choix entre l’agriculture conventionnelle et le bio. Dans la majorité des filières, l’agriculture conventionnelle demeure plus rémunératrice que le bio, avec des écarts significatifs, notamment dans les filières maraîchage et production de fruits, où l’excédent brut d’exploitation par exploitant est inférieur respectivement de 57,7% et 31,1%.

Le niveau de vie des exploitants agricoles est étroitement lié à la taille des exploitations. Les petites exploitations comptaient, il y a quatre ans, 23% de personnes pauvres à leur tête, tandis que les exploitations moyennes en dénombraient 17%, et les grandes seulement 10%. Une exception notable concerne les micro-exploitations, dont le taux de pauvreté atteignait 15%.

Ces chiffres révèlent des dynamiques économiques complexes au sein du secteur agricole français, appelant à une réflexion approfondie sur les politiques de soutien et d’accompagnement des agriculteurs pour garantir une répartition plus équitable des revenus.

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