La Tunisie est de plus en plus vulnérable aux aléas climatiques tels que les sécheresses, les inondations et les phénomènes extrêmes. Cependant, le secteur agricole tunisien n’est pas suffisamment protégé contre ces risques, principalement en raison du faible taux de souscription aux services d’assurance et du manque d’inclusion de ces risques dans les produits d’indemnisation proposés par les compagnies du pays.
Bien que des systèmes d’assurance agricole existent depuis longtemps, le taux de pénétration demeure faible. Actuellement, seulement 4 à 5 compagnies offrent des produits d’assurance agricole, représentant à peine 0,42% du marché des primes d’assurance.
Les agriculteurs tunisiens sont confrontés à une multitude de risques pouvant entraîner des pertes de récoltes et des chutes significatives de leurs revenus. Les événements récents, en particulier les périodes de sécheresse, ont souligné la vulnérabilité de l’économie agricole, principalement basée sur l’agriculture familiale. Cette vulnérabilité expose rapidement les agriculteurs à la précarité et à l’exode rural.
L’État a traditionnellement agi comme un filet de sécurité, mais au fil des années, les politiques d’intervention ont été progressivement restreintes. Face à cette réalité, des acteurs privés ont émergé avec des solutions novatrices basées sur des indices climatiques ou liées aux rendements pour mieux protéger contre les risques agricoles.
Plusieurs initiatives ont été lancées ces dernières années pour développer des outils de gestion des risques agricoles, en particulier l’assurance indicielle climatique. La question cruciale est de savoir dans quelle mesure et sous quelles conditions ces outils peuvent réellement réduire l’exposition aux risques des petits producteurs agricoles.
Lire aussi : Optimisme pour les agriculteurs du Kef avec les dernières pluies
L’assurance indicielle climatique, en favorisant l’octroi de crédits saisonniers, contribue à l’intensification agricole, avec un impact positif sur les revenus et la production. Cependant, en raison de sa complexité, cet outil nécessite des investissements initiaux significatifs tels que l’achat de données et la mobilisation d’experts.
Travailler avec de petits agriculteurs tunisiens peut s’avérer peu rentable pour un tel dispositif, mais les intégrer dans une logique de chaîne de valeur peut garantir la durabilité de plusieurs filières sensibles, renforçant ainsi leur résilience face aux changements climatiques. En fin de compte, l’assurance indicielle climatique émerge comme une lueur d’espoir dans le paysage agricole tunisien, offrant la possibilité d’atténuer les risques climatiques et de promouvoir une agriculture plus durable et résiliente.