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jeudi 21 novembre 2024
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Agrumes - ph : DR

L’agrumiculture en Tunisie

Depuis quelques jours, les étals des marchands de fruits en Tunisie s’illuminent de la couleur vive des agrumes, annonçant l’arrivée de la saison hivernale. Les mandarines et les Navels sont parmi les premiers à être commercialisés, offrant une bouffée de fraîcheur et de vitalité aux consommateurs. Mais au-delà de leur aspect gustatif, les agrumes jouent un rôle crucial dans la santé publique et l’économie tunisienne.

Les agrumes, tels que les mandarines, les Navels, les Maltaises, et les oranges douces, ne sont pas simplement des fruits d’hiver délicieux. Leur composition riche en vitamines, en fibres et en antioxydants les transforme en alliés indispensables pour renforcer notre système immunitaire, lutter contre la fatigue et prévenir diverses affections, notamment cardiovasculaires et certains cancers. En outre, ces fruits contribuent à améliorer la santé osseuse et à réguler la glycémie, offrant ainsi une panoplie de bienfaits pour le corps.

Le secteur agrumicole en Tunisie : Un pilier économique

Le secteur agrumicole occupe une place prépondérante en Tunisie, tant sur le plan agricole que socioéconomique. Les agrumes, très populaires et abordables, représentent une source essentielle de fruits pour les Tunisiens, couvrant près de la moitié de l’année, en particulier pendant la saison hivernale. Avec une production annuelle avoisinant les 350 000 tonnes, le secteur est un acteur clé de l’économie nationale.

Selon les estimations du Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits), la campagne en cours s’annonce prometteuse, avec une prévision de production atteignant 365 000 tonnes, soit une augmentation significative de 26% par rapport à l’année précédente. Les principaux acteurs de cette production sont les Navels, suivis des Maltaises, des clémentines et des oranges douces.

Le Cap Bon demeure le principal centre de production d’agrumes en Tunisie, représentant plus de 70% de la production nationale. Les gouvernorats de Ben Arous et de Kairouan suivent, bien que de manière plus modeste. La culture des agrumes s’étend sur environ 28 000 hectares, dont 20 000 hectares rien que pour le Cap Bon. Cette tradition, remontant probablement au XVe siècle avec l’arrivée des Andalous, a connu un développement significatif, soutenu par les politiques gouvernementales et l’amélioration des ressources hydriques depuis les années 1980.

La Tunisie se distingue par la diversité de ses agrumes, comptant plus d’une trentaine d’espèces et de variétés, dont la Maltaise, les Navels, les oranges douces, les clémentines, les citrons, et même le Kumquat aux propriétés singulières. Bien que la majeure partie de la production (90%) soit destinée à la consommation locale, la Tunisie exporte principalement la Maltaise, représentant entre 15 et 20 000 tonnes annuellement. La France demeure le principal marché, accueillant près de 85% de ces exportations.

Malgré sa quantité relativement modeste, la Maltaise tunisienne est un ambassadeur de choix à l’étranger. Avec son goût unique, sa peau fine et sa chair fondante, ce fruit représente un trésor recherché et apprécié sur les marchés internationaux. Symbole de l’expertise agrumicole tunisienne, la Maltaise est bien plus qu’un fruit : c’est une fierté nationale.

La saison des agrumes en Tunisie ne se résume pas simplement à des fruits d’hiver. Elle incarne une tradition agricole florissante, un pilier économique crucial et une contribution précieuse à la santé publique, faisant des agrumes tunisiens un trésor hivernal à ne pas sous-estimer.

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