Le 23 avril 2025, la Tunisie a marqué une étape importante dans ses efforts pour lutter contre le changement climatique et promouvoir le développement durable. En collaboration avec la Banque Africaine de Développement (BAD), le pays a officiellement lancé le Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD). Ce programme ambitieux vise à restaurer les écosystèmes forestiers tout en stimulant l’économie rurale dans plusieurs régions du pays.
Un financement tripartite pour une ambition écologique
Le PARFD bénéficie d’un financement global de 23,72 millions de dollars américains, soit plus de 73 millions de dinars tunisiens. La BAD contribue à hauteur de 17 millions de dollars via son Fonds stratégique pour le climat, tandis que le gouvernement tunisien apporte 6,06 millions de dollars. Les bénéficiaires locaux participent également avec une contribution de 660 000 dollars. Ce financement reflète un engagement collectif pour relever les défis environnementaux et socio-économiques.
Le projet prévoit la restauration ou la stabilisation de 33 200 hectares de terres grâce à des pratiques de foresterie et d’agroforesterie durables. En outre, 2 450 hectares de terrains privés seront valorisés à travers des sous-projets agroforestiers, forestiers, ou dédiés aux plantes aromatiques et médicinales. Ces initiatives visent à renforcer la résilience des écosystèmes tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le PARFD ambitionne de séquestrer 32 millions de tonnes de carbone sur une période de 25 ans.
Le projet ne se limite pas à la restauration écologique. Il inclut également des mesures pour revitaliser l’économie rurale, notamment par la création de près de 4 500 emplois verts. Ces opportunités économiques seront principalement concentrées dans les gouvernorats de Béja, Siliana et Bizerte. Par ailleurs, le programme prévoit la formation de 42 000 personnes aux pratiques durables, favorisant une gestion responsable des ressources naturelles.
Une approche intégrée et innovante
Le PARFD adopte une approche intégrée qui combine restauration écologique et développement économique. En valorisant les terres privées dégradées en périphérie des forêts domaniales, le projet établit des partenariats innovants entre l’État et les agriculteurs. Cette stratégie permet de créer des chaînes de valeur durables autour de cultures à haute valeur ajoutée, tout en renforçant la sécurité alimentaire et hydrique des communautés rurales.
Perspectives et prochaines étapes
Le projet commun entre la Tunisie et la Banque Africaine de Développement (BAD) pour restaurer les forêts et revitaliser l’économie rurale entre dans une phase cruciale avec plusieurs étapes imminentes à mettre en œuvre: tout d’abord, des équipes spécialisées seront déployées dans les régions ciblées, notamment Béja, Siliana et Bizerte, afin de mener des études approfondies sur les terrains dégradés et les écosystèmes forestiers. Ces analyses permettront de définir les zones prioritaires pour les interventions et d’élaborer des plans d’action adaptés aux spécificités locales.
Parallèlement, des campagnes de sensibilisation seront organisées pour informer les communautés rurales des objectifs du projet et les inciter à participer activement. Ces campagnes mettront en avant les avantages économiques et environnementaux de la restauration des paysages forestiers, tout en soulignant l’importance de l’agroforesterie comme levier de développement durable.
La mise en place des infrastructures nécessaires constitue également une étape clé. Des pépinières seront établies pour produire les plants destinés à la reforestation, tandis que des équipements modernes seront déployés pour faciliter les travaux de restauration. Ces installations joueront un rôle central dans la réussite du projet en garantissant la qualité et la durabilité des interventions.
Enfin, des programmes de formation seront lancés pour renforcer les compétences des acteurs locaux. Ces formations couvriront des thématiques variées, allant des techniques de reforestation aux pratiques agroforestières durables, en passant par la gestion des chaînes de valeur.
Ces étapes, bien que complexes, sont essentielles pour assurer le succès du partenariat entre la Tunisie et la BAD. Elles reflètent une approche intégrée et participative, qui place les communautés locales au cœur des efforts de restauration écologique et de revitalisation économique. Avec une mise en œuvre rigoureuse et un engagement collectif, ce projet promet de transformer les paysages forestiers tunisiens tout en offrant un avenir plus prospère aux régions rurales.
En conclusion, le lancement du PARFD représente une avancée majeure pour la Tunisie. En intégrant des pratiques durables et en favorisant le développement économique, ce projet pourrait devenir un modèle pour d’autres pays confrontés à des défis similaires. Avec une vision claire et un financement solide, la Tunisie montre la voie vers un avenir plus vert et plus prospère