La campagne d’exportation des dattes tunisiennes pour l’année 2024-2025 a démarré avec des résultats en demi-teinte, marqués par une baisse des volumes et des recettes.

Selon les données publiées par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), les exportations enregistrées entre octobre 2024 et mars 2025 ont atteint 100 100 tonnes, soit une diminution de 6,6 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse s’est également traduite par une diminution des recettes, qui s’élèvent à 640,8 millions de dinars, contre 674,6 millions de dinars un an plus tôt, soit un recul de 5 %.

Deglet Ennour, une valeur sûre mais sous pression

La variété Deglet Ennour, qui constitue 85,9 % du volume total des exportations, reste le produit phare du secteur. Son prix moyen à l’exportation s’est établi à 7 dinars le kilogramme, tandis que le prix global des dattes tunisiennes a reculé à 6,40 dinars/kg. En mars 2025, ce prix est même tombé à 5,99 dinars, affichant une baisse de 1,6 % sur un an. Cette tendance à la baisse s’explique par plusieurs facteurs, notamment une concurrence accrue sur les marchés internationaux et une demande fluctuante.

Répartition géographique des exportations

Sur le plan géographique, l’Union européenne demeure la principale destination des dattes tunisiennes, avec 39,7 % des volumes exportés. L’Afrique suit avec 27,5 %, tandis que l’Asie représente 22,4 % des exportations. Le Maroc se positionne en tête des pays importateurs avec une part de 21,8 %, devant l’Italie (10,4 %) et la France (7,7 %). Cette répartition illustre une certaine stabilité des marchés cibles, mais masque des évolutions plus subtiles dans les habitudes de consommation et les exigences des acheteurs, notamment en matière de qualité et de traçabilité. Le segment des dattes biologiques, pourtant porteur ces dernières années, subit lui aussi les effets du ralentissement. Au terme du premier semestre de la campagne, seuls 4 400 tonnes ont été exportées, contre 5 000 tonnes l’an passé à la même période. Les recettes ont connu une chute plus marquée encore, avec une baisse de 30,5 %, atteignant environ 41 millions de dinars. La part du bio dans les exportations globales reste marginale (4,4 %), bien que le prix moyen y soit plus élevé. L’Allemagne demeure le premier débouché pour cette catégorie, absorbant 31 % des volumes, devant les Pays-Bas (12 %) et la France (11 %).

Vers une refonte des stratégies d’exportation

Face à ces résultats mitigés, les professionnels du secteur appellent à une révision des stratégies d’exportation et à une diversification des marchés. L’amélioration des infrastructures logistiques et la mise en place de nouvelles certifications de qualité pourraient permettre aux dattes tunisiennes de mieux se positionner face à la concurrence internationale. La Tunisie, qui reste l’un des principaux producteurs mondiaux de dattes, devra également renforcer ses efforts pour valoriser ses produits biologiques et optimiser ses circuits de distribution afin de garantir une meilleure rentabilité aux exportateurs.