Les agriculteurs de la région du Kef font face à une situation préoccupante après les fortes intempéries qui ont frappé le gouvernorat au cours des derniers jours. Des pluies torrentielles et des vents violents ont endommagé plusieurs milliers d’hectares de terres cultivées, mettant en péril la production de céréales, d’oliviers et de légumes. Les autorités locales évaluent les dégâts tandis que les producteurs expriment leurs inquiétudes quant à l’impact économique de cette catastrophe naturelle.
Des dégâts considérables sur les cultures agricoles
Les pluies abondantes enregistrées entre le 16 et le 20 avril ont provoqué des inondations dans plusieurs zones rurales, notamment à Dahmani, Tajerouine et Sers. Selon les premières estimations du Commissariat Régional au Développement Agricole du Kef (CRDA), environ 8 000 hectares de terres cultivées ont été directement touchés par les précipitations excessives. Les champs de céréales, en pleine période de croissance, ont subi des pertes considérables, avec des rendements potentiellement réduits de 30 à 40 %.
Dans certaines localités, les oliveraies ont également été affectées, notamment en raison des vents violents dépassant les 70 km/h, qui ont arraché branches et jeunes pousses. Les agriculteurs craignent que la prochaine campagne oléicole soit fortement impactée, en particulier dans les zones de culture intensive.
Infrastructures agricoles mises à mal
Outre les pertes agricoles, les dégâts matériels sont importants. De nombreuses routes rurales ont été endommagées, compliquant l’accès aux exploitations et le transport des récoltes. Les retenues collinaires, qui jouent un rôle crucial dans l’irrigation, ont débordé dans plusieurs régions, aggravant l’érosion des sols et menaçant les futures cultures.
Selon le Ministère de l’Agriculture, une mission d’inspection a été dépêchée sur place pour évaluer les besoins urgents des agriculteurs et proposer des mesures de soutien. Plusieurs exploitations ont sollicité des aides pour le remplacement des équipements endommagés, notamment les serres et les systèmes d’irrigation.
Un appel à des mesures d’urgence et de résilience
Face à l’ampleur des dégâts, les représentants du secteur agricole appellent à des mesures rapides pour aider les producteurs touchés. L’Union Régionale des Agriculteurs du Kef demande la mise en place d’un fonds de soutien exceptionnel, ainsi que la facilitation des crédits agricoles pour relancer les cultures.
Les experts du Centre National de Météorologie soulignent que ces intempéries illustrent une tendance climatique préoccupante : l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. Une meilleure gestion des ressources hydriques et une adaptation des cultures aux nouvelles réalités climatiques sont de plus en plus nécessaires.
Perspectives et solutions envisagées
Pour atténuer l’impact des futures intempéries, plusieurs initiatives sont en cours. Un programme de reforestation et de renforcement des retenues d’eau est en discussion au sein du ministère, visant à limiter les risques d’inondations et d’érosion. Par ailleurs, la promotion de cultures résilientes, mieux adaptées aux conditions extrêmes, est encouragée par les experts agricoles.
L’avenir du secteur agricole au Kef dépendra de la capacité des autorités et des producteurs à mettre en place des stratégies de résilience climatique, afin de protéger les terres et sécuriser les revenus des agriculteurs face aux aléas météorologiques.