La Tunisie poursuit son engagement en faveur de l’agriculture biologique avec le lancement de la deuxième phase du projet « Actions préliminaires pour la constitution de bio-territoires », prévu pour mai 2025 et devant s’achever en décembre 2027. Ce programme, financé à hauteur de 3,5 millions d’euros par l’Agence italienne de coopération au développement, vise à structurer des territoires dédiés à l’agriculture biologique et au développement durable en renforçant les capacités des producteurs et en mettant en place des infrastructures adaptées
Cinq zones pilotes sélectionnées
Cinq zones pilotes ont été sélectionnées après une étude approfondie portant sur 256 délégations tunisiennes et basée sur plus de 40 critères environnementaux et économiques. Ces zones sont El Haouaria dans le gouvernorat de Nabeul, Majel Bel Abbès dans le gouvernorat de Kasserine, Sejnane dans le gouvernorat de Bizerte, Kesra dans le gouvernorat de Siliana et Hizoua dans le gouvernorat de Tozeur. Ces territoires ont été choisis pour leur potentiel en matière de production biologique, leur biodiversité et leur capacité à accueillir des initiatives de développement local
Un impact attendu sur l’économie locale
Le projet vise à soutenir les activités de production, d’entrepreneuriat et d’innovation dans ces zones pilotes en ciblant plusieurs catégories d’acteurs, notamment les agriculteurs biologiques ou ceux ayant la capacité de se convertir à ce mode de production, les petits artisans et producteurs locaux ainsi que les opérateurs de l’agritourisme qui joueront un rôle clé dans la valorisation des bio-territoires. La première phase du projet, financée à hauteur de 1 million d’euros, avait permis de réaliser une étude préliminaire et d’identifier ces cinq zones pilotes tout en conduisant à des amendements législatifs sur l’agriculture biologique avec l’introduction officielle du concept de bio-territoires dans la loi tunisienne
L’objectif de cette deuxième phase est d’accompagner plus de 2 000 intervenants dans ces bio-territoires en leur fournissant un appui financier, des connaissances techniques et un accompagnement juridique. À terme, ces territoires devraient contribuer à la croissance économique locale, régionale et nationale tout en renforçant la durabilité environnementale. Parmi les activités prévues figurent la mise en place de formations pour les agriculteurs et artisans, la création de coopératives pour la gestion des ressources biologiques, l’installation de centres de transformation et de certification des produits biologiques ainsi que le développement de circuits d’agritourisme intégrés
Par ailleurs, d’autres projets de coopération sont en cours pour soutenir l’agriculture biologique en Tunisie, notamment :
Le projet BioREST, financé par la coopération suisse à hauteur de 4,5 millions de dollars, a débuté en mai 2022 et se poursuivra jusqu’en décembre 2026. Il vise à développer une agriculture biologique résiliente face au changement climatique en améliorant la gestion des ressources naturelles et en renforçant les capacités des agriculteurs biologiques. Ses principales activités incluent la mise en place de services de contrôle et de traçabilité pour les produits biologiques, la formation des producteurs à des pratiques agricoles durables et la création de laboratoires spécialisés pour l’analyse des sols et des cultures biologiques
Le projet BioTED, financé par la Belgique à hauteur de 1,2 million d’euros, a été lancé en juillet 2021 et devrait s’achever en juin 2025. Il soutient le développement d’une filière d’agritourisme bio en Tunisie en mettant en place une gouvernance publique-privée pour fédérer les acteurs du secteur. Ses activités incluent la formation d’éco-conseillers ruraux, le développement de projets pilotes d’agritourisme dans les cinq étages bioclimatiques tunisiens et la promotion de l’agritourisme biologique à l’échelle nationale et internationale
Avec ces initiatives, la Tunisie confirme son ambition de devenir un acteur majeur de l’agriculture biologique en Méditerranée en misant sur des territoires spécialisés et une approche intégrée du développement durable