Le gouvernorat de Monastir bénéficie d’une allocation exceptionnelle de 400 mille m³ d’eau d’irrigation, destinée à soutenir les cultures de production de primeurs durant les mois d’avril et mai 2025.
Cette mesure, annoncée par le ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, vise à parachever une saison agricole marquée par des défis hydriques persistants.
Un soutien vital pour les cultures sous serre
Selon Mohamed Ben Lakhal, chef du département des zones irriguées au sein du Commissariat régional au développement agricole (CRDA) de Monastir, cette quantité d’eau reste insuffisante pour répondre aux besoins réels des cultures sous serre. En effet, chaque serre nécessite environ 150 m³ d’eau pour l’irrigation durant cette période, alors que la région compte plus de 6 000 serres. En temps normal, Monastir reçoit une moyenne de 7 millions de m³ d’eau d’irrigation, un chiffre bien supérieur à l’allocation actuelle.
Face à cette situation, les agriculteurs ont dû recourir à des solutions coûteuses, telles que le transport d’eau par citernes depuis des puits, à un tarif de 5 dinars par mètre cube, ou la collecte d’eau de pluie lors des rares précipitations. Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Monastir, Mohamed Dhghim, a souligné l’urgence de distribuer cette quantité d’eau de manière équitable et efficace, en impliquant des comités locaux pour garantir une répartition transparente.
Un contexte agricole sous tension
La saison agricole des cultures primeurs dans le gouvernorat de Monastir s’étend habituellement de septembre à fin juin. Cependant, les périmètres irrigués publics alimentés par le barrage de Nebhana n’ont reçu aucune quantité d’eau d’irrigation durant les deux dernières années (2023 et 2024). Cette pénurie prolongée a exacerbé les difficultés des agriculteurs, menaçant la productivité et la viabilité économique de leurs exploitations.