Le blé, pilier de l’alimentation en Tunisie, est au cœur d’une nouvelle stratégie gouvernementale visant à renforcer la production nationale. Face à une consommation dépassant largement l’offre locale, les autorités tunisiennes déploient un dispositif financier inédit pour soutenir les petits agriculteurs et les acteurs du secteur.

Le lundi 30 septembre, le ministère de l’Agriculture tunisien a signé une convention de financement de 20 millions de dinars (environ 6,5 millions de dollars) avec la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS). Cette enveloppe s’inscrit dans le cadre d’un programme spécifique pour la filière céréalière prévu pour la campagne 2024/2025. L’objectif : permettre aux exploitants agricoles d’accéder à des prêts saisonniers afin de financer l’achat de semences, d’intrants et de moderniser leur équipement.

Ce nouveau programme, qui cible en particulier les petits exploitants et les sociétés mutuelles de services agricoles (Smsa), se distingue par des conditions avantageuses. Les bénéficiaires pourront obtenir des prêts à un taux d’intérêt fixe de 5 %, sans avoir à fournir de garanties ni de financement initial. Une initiative conçue pour lever les obstacles financiers auxquels font face de nombreux agriculteurs et ainsi stimuler l’expansion des surfaces cultivées.

Le gouvernement tunisien entend consacrer 200 000 hectares supplémentaires à la culture du blé pour la saison 2024/2025, un objectif ambitieux qui pourrait marquer un tournant dans l’autosuffisance du pays en matière de production céréalière. En 2023, la récolte de blé a atteint 600 000 tonnes, un volume nettement insuffisant face à une consommation annuelle qui dépasse les 2,8 millions de tonnes, selon les données de la FAO.

Pour les autorités, cet effort de financement vise à inverser cette tendance en donnant aux producteurs les moyens d’améliorer leurs rendements. Dans un contexte économique tendu, cette initiative pourrait non seulement réduire la dépendance du pays aux importations de blé, mais également revitaliser le secteur agricole, un secteur clé pour la stabilité économique et sociale de la Tunisie.

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L’ambition affichée par ce plan témoigne de l’importance cruciale de la production céréalière pour le pays, à la fois sur le plan alimentaire et stratégique. En renforçant l’appareil productif et en favorisant l’accès au financement, la Tunisie espère franchir un cap décisif vers une plus grande autonomie alimentaire.