Une délégation composée d’une dizaine de producteurs africains (dont des tunisiens) a récemment foulé les terres de l’Estrie, dans le cadre du programme de jumelage « Viens marcher ma terre », une initiative lancée par l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la région. Cette rencontre vise à favoriser les échanges entre les agriculteurs africains et québécois, offrant ainsi une opportunité d’apprentissage mutuel.
Selon Michel Brien, président de l’UPA Estrie, ces échanges couvrent divers aspects, allant des pratiques agricoles à la structuration syndicale. « Ils viennent ici pour apprendre comment fonctionne l’agriculture et aussi comment au niveau du syndicalisme on fonctionne, » explique-t-il à Radio Canada.
Parmi les participants à cette initiative, les frères Guesmi, Montassar et Sofien, originaires de la Tunisie, ont débarqué au Québec il y a une semaine. Installés à Racine sur la ferme du président de l’UPA Estrie, ils s’investissent pleinement dans leur quête de connaissances.
Déjà impliqués dans la traite des vaches, les frères Guesmi ne ménagent pas leurs efforts pour assimiler les subtilités de l’agriculture québécoise. Michel Brien souligne l’enthousiasme des deux apiculteurs en particulier, soulignant leur intérêt marqué pour la production laitière.
« Je trouve qu’ils s’intéressent beaucoup à la production laitière. Ils posent beaucoup de questions. Je suis impressionné des échanges qu’on a, » partage le président de l’UPA Estrie.
La visite des frères Guesmi dans la région s’étendra sur plusieurs semaines, leur offrant une vue d’ensemble des différentes facettes de l’agriculture estrienne, qui se veut particulièrement diversifiée. De la production laitière aux vignobles, l’Estrie représente une richesse agricole que les visiteurs tunisiens semblent apprécier.
« Au niveau de l’Estrie, je pense que c’est une richesse qu’on a. On a vraiment de toutes les productions, du vignoble à la production laitière. C’est vraiment très très diversifié, » souligne Michel Brien.
L’échange ne se limite pas à une simple transmission de connaissances. Pour les producteurs québécois, cette rencontre est aussi une opportunité d’apprendre sur les défis auxquels font face les producteurs africains, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable.
Les frères Guesmi, de leur côté, ont déjà identifié des domaines qu’ils souhaiteraient développer en Tunisie, notamment l’implication des femmes et des jeunes dans l’agriculture, ainsi que l’adaptation aux changements climatiques.
Au-delà des spécificités régionales, l’échange aborde également des préoccupations communes, notamment la question de l’emploi complémentaire. Comme la moitié des producteurs agricoles québécois, les apiculteurs tunisiens doivent trouver un emploi supplémentaire pour subvenir à leurs besoins.
« La fin de semaine, on retourne à notre région pour travailler chez nous, pour travailler avec les abeilles, avec les ruches, les montagnes, avec toute la vie de la montagne, » explique Montassar Guesmi, membre de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche.
L’échange entre les producteurs africains et québécois se poursuivra dans les semaines à venir, offrant une occasion unique de renforcer les liens et de favoriser une compréhension mutuelle des enjeux agricoles de part et d’autre de l’Atlantique.
En clôture, Sofien Guesmi exprime son émerveillement pour le sirop d’érable, véritable emblème de l’identité québécoise. « Personnellement, j’ai été surpris par le sirop de l’arbre. Voilà votre identité. Il est magnifique. Je serai très fan de ce sirop, » lance-t-il, soulignant ainsi la richesse et la diversité des découvertes que cette expérience apporte aux producteurs africains.